|
![]() |
Ce travail est à replacer dans l'étude d'ensemble du monument , conduite avec les élèves pendant 2 mois. Le vitrail retenu a été réalisé au début du XIIIème siècle : il illustre la parabole du Bon Samaritain dans sa partie inférieure et le récit de la Création dans sa partie supérieure. http://www.diocese-chartres.com/cathedrale/vitraux/bonsam.htm
|
Notre démarche a été la suivante : tout d'abord une approche descriptive, enrichie par le rapprochement avec le texte biblique qui est à la source du récit puispar la confrontation directe avec l'oeuvre dans la cathédrale ; ensuite une réflexion sur l'iconographie, la symbolique du vitrail et sa fonction dans le monument. Ces deux premières étapes ont été menées conjointement par les professeurs de lettres et d'histoire. La collègue de musique est intervenue par la suite en faisant travailler les élèves sur des oeuvres musicales postérieures au vitrail mais en relation avec la thématique de la Création. Le troisième temps été orchestré par le partenaire culturel : pendant 3 demi-journées, chaque élève a en effet réalisé sous la conduite de professionnels un médaillon du vitrail étudié précédemment : il s'agissait de découvrir une technique et un art. Enfin, les parents des élèves ont été invités à une visite commentée du vitrail par leurs enfants dans la cathédrale,
Ainsi le vitrail a pu être
saisi dans ses dimensions esthétique, technique et symbolique. Ce
travail a sensibilisé les élèves à la nécessité
de la connaissance des sources et du contexte historique d'une oeuvre.
Ils ont pu aussi esquisser la démarche d'appropriation d'un patrimoine
en le faisant vivre devant leurs parents.
Le deuxième
exemple a été réalisé
avec une classe de Terminale pour traiter une des questions du programme
qui s'intitule Arts et villes au XXème siècle.
La Cité Industrielle
de Tony Garnier
afin de croiser trois problématiques :
![]() |
- la
ville imaginée : il s'agit d'une utopie
urbaine du début du 20ème siècle fondée sur
des valeurs d'hygiène et d'efficacité sociale intégrant
l'activité industrielle dans la ville ;
- laville réalisée: le quartier des Etats Unis, seule réalisation à l'échelle urbaine de T. Garnier, est un quartier HBM construit à Lyon à la demande d'Herriot entre 1922 et 1933 dans lequel l'architecte met en application certains des principes énoncés dans son projet initial ; - enfin la ville en
crise et sa réhabilitation : en effet
ce quartier a été le théâtre d'une expérience
exceptionnelle de requalification par la culture sur l'initiative de ses
habitants : des fresques murales monumentales reproduisant des dessins
de Tony Garnier ont été réalisées par des artistes
lyonnais sur les pignons aveugles des immeubles. C'est aujourd'hui un musée
urbain et un lieu touristique, et cette initiative a été
saluée officiellement par l'Unesco en 1991.
|
Cette
question a fait l’objet de regards croisés : étude
du contexte historique et social avec le professeur d’histoire,
étude d’extraits du roman de Zola intitulé Travail
avec le professeur de lettres, recherches documentaires sur Tony Garnier
et son projet, déplacement à Lyon pour une visite guidée
du quartier par le responsable du Comité des locataires, acteur
majeur du projet de réhabilitation. L’équipe pédagogique
a suscité plusieurs types d’interrogations sur ce que
l’architecte a voulu faire, les conditions de la création
et de la réception de l’oeuvre, sa ou ses fonctions au
cours du temps. Il s’agissait aussi de poser la question du sens
à donner à la ville pour former le citoyen de demain.
http://perso.wanadoo.fr/bicy-lyon/Lyon/Tony/
http://old.ec-lyon.fr/tourisme/Lyon/Virtuel/7050.html.en
A travers ces 2 exemples, les professeurs ont tenté de répondre à la définition de l’option histoire des arts qui se veut un enseignement de culture, fondé à la fois sur une approche pluridisciplinaire, transversale et sensible des oeuvres.
La finalité culturelle de l’option est un enjeu important car pour la plupart des élèves, si la rencontre avec l’art ne se fait pas à l’école, au collège ou au lycée, elle risque fort de ne se passer nulle part. L’option histoire des arts contribue à remplir cette mission et a aussi vocation à ouvrir le lycée sur l’environnement culturel et artistique de la cité.
Autre enjeu, la pluridisciplinarité: c’est une chance à saisir pour les élèves mais aussi pour leurs professeurs : elle permet aux premiers de donner du sens à des savoirs cloisonnés, elle incite les seconds à tisser des liens entre leurs enseignements, à construire des discours pluriels et complémentaires sur un objet artistique commun, à pratiquer une pédagogie nouvelle. Nous n’avons pas vocation à former des spécialistes, même s’il est vrai que la moitié de nos élèves choisissent ensuite une orientation ayant un lien avec le monde de la culture. Nous essayons d’éduquer leur regard de façon rigoureuse et cohérente , en développant leur esprit critique et avec le souci d’en faire de futurs acteurs de la vie culturelle.
Ajoutons qu’avec l’introduction d’une option « histoire des arts » au sein des CPGE préparant aux concours d’entrée aux ENS Paris-Ulm et LSH-Lyon (arrêté du 24 octobre 2001), une nouvelle étape est franchie, elle est de nature à participer à ce mouvement de prise en compte accrue de l’histoire culturelle dans les formations scolaires et universitaires.
Voir également :
Le prochain congrès
de l'ADHC aura lieu le samedi 24 septembre 2005, à la Sorbonne.
"De l'histoire sociale
à l'histoire culturelle" - table ronde avec Christian Chevandier,
Jean-Louis Robert, Anne-Marie Sohn. http://minilien.com/?KIXIAGtpYZ
Véronique de Montchalin - Lycée Fulbert - Chartres - 03/2004 (relu et complété en juillet 2007)