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Comment vendre à la découpe le service public
En décembre, Le
Monde diplomatique a publié un dossier à lire et à
archiver,
Le dossier met l’accent sur 2 évolutions
majeures récentes :
Le rétrécissement se mesure
La découpe du service public prend la
forme d’une succession de glissements :
" Qu’est-ce qui est rentable ( à l’hôpital ) ? Au fond. ce qui est facilement quantifiable, numérisable, vendable. Ce sont les procédures techniques, de gravité moyenne, programmables, chez des gens qui n'ont pas de problèmes psychologiques et sociaux. La cataracte simple, faite en série. Et qu'est-ce ce qui n'est pas rentable ? Tout ce qui est dans la complexité : la pathologie chronique, le sujet âgé, les facteurs psychologiques et sociaux. (...) On a simplement oublié que l'hôpital soignait les pauvres et les cas graves... " La caporalisation se traduit
" Les candidats à ces nouveaux postes de manager public ne manquent pas. Pour y accéder, sont déterminants les liens personnels avec le prince ou ses conseillers – qui par là se constituent une clientèle d'obligés. Ces nominations ne sont pas seulement symboliques : primes, salaires indexés sur les "objectifs" viennent compléter ou remplacer les grilles indiciaires de la fonction publique ". Cette transformation [tient en partie ] à
la
mobilisation des noblesses d'Etat qui la promeuvent et s'en font gloire,
de plaquettes d'instructions en bilans satisfaits.
" En matière de démantèlement
de l'Etat, l'efficacité tient à ce paradoxe: la situation
antérieure d'accomplissement du service public - la relation au
métier, les dispositions sociales (de dévouement, d'implication)
constitutives de celle-ci - permet l'application des réformes qui
détruisent les formes habituelles de son exercice et les raisons
de s'y impliquer ".
D’où vient une telle entreprise méthodique
de démolition ?
Que faire face à cette découpe
planifiée ?
" Certes, les protestations abondent. Magistrats, avocats, greffiers se sont mobilisés contre la carte judiciaire. Près de quarante-six mille salariés de Pôle emploi étaient en grève en octobre 2009. Les enseignants du supérieur ont longuement refusé la réforme de leur métier. Les médecins hospitaliers défilaient au printemps pour sauver l'hôpital public. Les professeurs du primaire et du secondaire multiplient les journées d'action. Mais, dans leurs soucis professionnels, dans leurs patrimoines (économiques et culturels), dans leurs origines sociales et leurs façons d'agir (même pour se mobiliser), les professeurs de médecine ne sont pas des postiers, des conseillers pour l'emploi, des greffiers ou des policiers. Comment les uns se soucieraient-ils des autres, spontanément, et a fortiori pratiquement? Personne ne semble alors pouvoir soutenir personne, ce qui alimente le sentiment général d'écrasement. Or c'est précisément des confrontations nouvelles qu'elle installe (entre usagers et agents publics, et entre agents publics de différents niveaux et de différents services) que cette vague de transformation tire sa force. Et de leur dissimulation. En restituer les mécanismes dans leur ensemble, c'est déjà les contrarier et signifier qu'est en jeu la défense d’un modèle de civilisation ". 2 détails :
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