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Forum Le Monde - Le Mans 2002 : Religion
et politique, une liaison dangereuse ?
Notes personnelles, sur la
première
journée, - Le
retour du religieux (en
fait, plutôt le Christianisme face à la
modernité)
-(seul évoqué dans ce compte-rendu)
La religion et le fait
religieux,
c’est le sujet obligé de la rentrée
2002 : " religion et
géographie ", " géopolitique des religions ",
"enseigner
le fait religieux ", " Europe et Islam, Islams d’Europe "
…
Que signifie l’expression "retour du religieux " ? Parler de retour du religieux, ce n’est pas constater des conversions massives. - Mais de retour en légitimité des questions sur le sacré, sur la foi, sur les croyances dans un monde où les idéologies politiques qui prévoyaient la fin de la religion se sont effondrées. - C’est constater le retour du religieux dans sa prétention à dicter ses normes à la société. C’est le cas des intégrismes, dans toutes les religions. - C’est voir l’Etat continuer de prendre l’Eglise catholique (et les " chefs " des autres religions) comme interlocuteurs essentiels dans des questions de morale et d’éthique. Le désenchantement du monde : Ce retour surprend, en France, après des générations de conflit entre catholiques et républicains, et après un siècle de séparation de l’église et de l’Etat. En Europe, la marche vers la sécularisation a duré plus de 3 siècles, et jusqu’en 1962, l’Eglise a combattu la modernité, aussi bien politique que scientifique (par exemple, 1885 Mgr Freppel tient les droits de l’homme pour impies et contraires à la religion H Pena-Ruiz, DDM 308 ; Pie XII parle en novembre 1944 seulement du triomphe des formes démocratiques de gouvernement). Ralliement à la
République
en 1890, mais refus de la participation à la vie politique
en Italie
jusqu’en 1913.
En France, en 1905, la laïcité regroupe 2 réalités : (DDM 308) - l’affirmation de la liberté de conscience - la séparation
entre Eglises
et Etat. " Elle garantit l’émancipation de la
sphère politique
"
De fait, D Hervieu-Léger constate la situation paradoxale du christianisme : - La pratique religieuse
s’est
effondrée,
les vocations se sont taries, obligeant l’Eglise à
redécouper
son territoire pastoral (cf les travaux de Colette Muller et de JR
Bertrand
sur ce point), et les laics à assurer une partie des
cérémonies.
Incompréhension de l’Eglise face à ces mutations : ses dirigeants les plus actifs cherchent de nouvelles voies pour rattraper les croyants (les nouvelles technologies ?), ou pour en convertir de nouveaux. En fait, ils ne voient pas que c’est leur légitimité, celle des institutions religieuses qui est en cause. " Une
génération
élevée
sans contact avec les institutions religieuses ", D
Hervieu-Léger,
DDM 285
Cette contestation des institutions n’est pas spécifique à l’Eglise. Voir par exemple la situation des partis politiques, celle des syndicats ouvriers, celle de la famille, de l’école … Par contre, pour la
sociologue,
le " discours normatif rigide " du pape n’aurait pas
d’effet : il n’est
simplement pas entendu, pas plus que les discours qui critiquent ces
positions.
En ce qui concerne les croyances, " on imaginait que dans un monde désenchanté par la science, la religion perdrait du terrain. Mais depuis 30 ans, le tableau de la sécularisation a été passablement changé … Loin de signifier l'épuisement des croyances, l'ultra modernité en a engendré la prolifération " Dans une
société de
plus en plus marquée par l’individualisme, " le
croire échappe
aux codes de sens présentés par les institutions
". Chaque
personne détermine seule son rapport au sacré,
mais a encore
besoin des autres, de la société pour valider ses
choix individuels.
Pour le philosophe, Henri Pena-Ruiz, " Il y a des principes, à mon sens, qu'il ne faut pas relativiser. " Il n'aura pas à chercher loin l'exemple de tolérance et de liberté que la laïcité implique, selon lui. " Il y a sans doute parmi vous des athées, des croyants et des agnostiques. Nous formons tous un monde commun. Si nous sommes là, ensemble, c'est que nous sommes capables de ne pas nous enfermer dans nos différences. " Voir aussi Marcel Gauchet, " des frontières qui bougent ", une laîcité comme apprentissage du pluralisme (DDM 308), et " les églises favorables à une laïcité ouverte… " Quelle place faire
à
l’universel
? aux particularismes des communautés ?
Voir aussi les comptes d’Odon Vallet, sur les 40 milliards versés par l’Etat aux catholiques en 1996, 12% de l’impôt sur le revenu (DDM 285) qq éléments entendus lors de la première journée, pour prolonger le débat : - Comment une religion,
qui par
principe prétend détenir seule la
Vérité, peut-elle
penser les autres religions ?
D’où des
critères
possibles, pour étudier une religion
- Le bon Samaritain :
- A quoi pense un
athée dans
l’ascenseur ?
- Femmes et religion : L’absence
de femme prêtre serait signe de "
l’obtusité " de la hiérarchie
catholique.
Actes 2001, Histoire
et mémoire
publiés depuis 2 semaines chez Complexe.
DL - 02/11/2002 |