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Le premier monument, à la gloire de la garde nationale mobile, très présente dans le Bocage, est inauguré le 22 septembre 1901. " Sur un socle de granit s’érige un soldat, un jeune soldat, calme et fier, l’œil vif, le visage énergique, l’attitude résolue. Ce n’est pas le soldat blessé que l’on a trop vu, c’est celui dont le front obstiné semble plein de la devise qui est à l’ordre du jour de cette fête : " Oublier… Jamais ! ". Albert Christophle,
le député
républicain qui a financé le monument, a
été
préfet de l’Orne pendant " l’année
terrible". Il a
été gouverneur du Crédit Foncier et il est
à
l’origine de la station thermale de Bagnoles de l’Orne.
Il n'hésite pas à vanter la Révolution et la République : " C’est le 22 septembre 1792 qu’un soldat - jusque-là obscur - Kellermann, à la tête de 10 000 hommes à peine, repoussait l’attaque des 40 000 alliés que l’Europe avait envoyés au secours de la Monarchie…Les républicains de 1901 ne peuvent l’oublier, et c’est pourquoi je salue avec vous le monument qui s’élève en face de vous et qui représente, à nos yeux, l’honneur, la fidélité, le dévouement politique, le respect des morts, l’avenir dans l’avenir, la sécurité et la confiance dans les destinées de la France républicaine ". Dans l'après-midi, un ballon au nom de Valmy est lâché. Selon Christophle, l’armée de la République "n’a rencontré ici que des admirateurs. Il n’est personne ici qui l’ait combattue. Tous, au contraire, nous l’aimons, nous la glorifions, nous la considérons comme le boulevard le plus solide de l’ordre public et de toutes nos libertés ". " A partir de 1902, l’arrondissement de Domfront, socialement démocratique, dominé depuis 1869 par le centre gauche, passe par réaction contre la politique anticléricale menée à partir de 1899, sous la domination de députés nationalistes, très à droite, ouvertement anti-dreyfusards… Après 1902, les notables de la droite ornaise développent des thèmes nationalistes, en plaçant l’idée de Patrie au dessus de tout autre concept ". Le nationalisme, tout
autant que
la question des Inventaires ou celle des bouilleurs de cru, a
contribué
au passage à droite du Bocage. En 1903, le
sous-préfet
parle clairement de l’Alsace-Lorraine et de l’espoir de la
Revanche
: En 1911, une
médaille commémorative
de la guerre de 1870 est instituée par les pouvoirs publics. "A
travers les discours officiels apparaissent, à la veille de
1914, les
deux sources du nationalisme : la république et la nation
pour
la gauche modérée ; la patrie, la France éternelle
pour la droite catholique. Les deux tendances ont à leur
manière
valorisé l’armée et préparé, dans le
souvenir
de la guerre de 1870, l’affrontement de 14-18 et l’Union
sacrée". Le second monument,
celui consacré
aux morts de 14-18, a la forme d’un calvaire, un soldat
évoquant
les batailles de l’Yser et de la Somme, l’autre, les
batailles de Verdun
et de la Marne. Dans le département de l’Orne, 43 autres
communes
ont également édifié des calvaires ; en
additionnant
les simples croix, les calvaires, les statues de saints, la
moitié
des monuments a une connotation religieuse. Les derniers
numéros du Pays
Bas-Normand portent sur la Résistance dans l’ouest de
l’Orne
pendant la 2GM, Sur 14-18, voir aussi Théophile Maupas DL - 2005-2014 |