Une tranchée britannique 
à Ovillers-La Boisselle en 1916
(près de la route Albert-Bapaume) 

Wikipédia a mis en avant cette photo britannique d'une tranchée à Ovillers en juillet 1916 (Photograph by Lt. J. W. Brooke - Imperial War Museum catalogue number Q 3990). 

The Whitby High School l'a utilisée dans une page qui traite du sort tragique de 3 frères "consentants"
Percival, Anthony, Robert Bousfield mobilisés dans le même Cheshire regiment.
 The Bousfield Brothers : http://www.eportwarmemorial.org.uk/
Cartes à consulter sur le forum Lostgeneration 14-18
 Une version colorisée de la tranchée photographiée par Lt. J. W. Brooke. IWM Q 3990
 
 

http://greatwar.nl/tolkien/ovillkleur.jpg -  J.R.R. Tolkien

Michael Stedman  La Boiselle Somme (Battleground Europe) (Paperback)
 

Voir aussi la page tranchée de Wikipedia
et la version anglaise, notamment une vue aérienne de Loos-Hulluch Juillet 1917 (Allemands et Britanniques)
Le cratère de La Boisselle


Commentaire de Gilles Boué (liste H-Français 02/2007)
Cette photo est relativement célèbre et utilisée dans de nombreux livres anglais sur la première guerre mondiale. Elle a parfois pour titre " the watch ", la garde.

Or, c’est justement ce qui est largement mis en scène ici :
4 soldats qui dorment du sommeil du juste sous la garde d’un cinquième. 
Une tranchée sèche, sans caillebotis pour drainer l’eau, le désordre est savamment orchestré: au premier plan à droite une boite de munitions vide, une flasque de rhum au pied du soldat dormant sur la banquette de gauche, des havresacs pendent négligemment le long de la tranchée, deux boites de fer servant à transporter de l’eau (le mot jerrycan est plus tardif) gênent le passage. 

Un soldat endormi sur son bras gauche nous renvoie à certaines peintures religieuses du XVIIeme siècle ; deux soldats dorment paisiblement sous un abri formé d’une traverse recouverte de terre, leurs visages apparaissent (des morts seraient recouverts d’une toile).

Des marches creusées et aménagées dans le parapet de droite semblent indiquer que nous sommes dans une tranchée de seconde ligne, en effet, un parapet de la première ligne aurait eu une verticalité plus importante afin d’éviter les tirs d’enfilade des canons et réduire la largeur de la cible pour les obus de mortier. 

De plus, le seul rappel guerrier, le soldat allongé sur le parapet est dans une situation qui ne lui permet de ne strictement rien voir. Sa baïonnette au canon est un topos, celle ci ne se met au canon que sur ordre du fait de l’encombrement du jumelage fusil-baïonnette dans un espace réduit.

Dans une vraie posture de surveillance d’un danger immédiat, le Tommy aurait quelques bombes Mills (grenades) à ses côtés.


Réponse d'un archiviste de l'Imperial War Museum :

" This image is in on our own Collections Online website, http://www.iwmcollections.org.uk
as photograph number Q 3990. According to our records, it was taken by an official British photographer named Lieutenant John Warwick Brooke in July 1916: our own full caption reads "A front-line trench showing the sentry and sleeping soldiers at Ovillers-la-Boisselle on the Somme. In this photograph one man crouches on the fire-step while his comrades rest but with weapons at the ready. 'A' Company, 11th Battalion, Cheshire Regiment."

>However, as your email suggests by your use of the phrase "part planned", it is important to remember that very few supposedly documentary photographs or films are 100% free of any element of planning or stage management [..]
People being photographed will often be conscious of the camera, and may even react to it. [...]
In the case of Q 3990, the sentry was conscious of the photographer, and that he may have made a pose 

DL 02/2007