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Michel
de Boüard
Michel de Boüard, Tables rondes d’histoire
du 23 octobre 2009
Quelques lignes qui n’ont nullement la prétention de concurrencer ce que permettrait la publication des actes ou la mise en ligne d’un enregistrement audio. Beaucoup a été écrit dans le Journal de l’Exposition, en mars, et repris en partie dans la page web consacrée à l’historien. Les 2 premiers intervenants ont insisté sur le poids d’un milieu très conservateur, monarchiste et catholique traditionaliste et ultramontain : influence des grands-parents, rôle de l’Ecole des Chartes (dirigée dans les années 1920 par Maurice Prou), poids des réseaux intellectuels notamment autour de la Revue des Questions Historiques (MdB est né… à Lourdes …). MdB garde de cette éducation une foi indéfectible mais il prend peu à peu ses distances avec cette lecture du monde. Ses premiers travaux vont d’une thèse sur " les relations franco-italiennes au temps du grand Schisme " à l’édition des actes du gouvernement révolutionnaire. Par la suite, il noue rapidement des contacts avec Marc Bloch et avec les Annales, et change ainsi peu à peu de réseaux intellectuels. En 1940, il est nommé à Caen, à la chaire d’Histoire de la Normandie (il a publié 2 Guillaume le Conquérant, en 1958 puis en 1984 ). Les autres profs sont Yves Béquignon (Histoire ancienne) et Henry Contamine (Histoire moderne et contemporaine). Le recteur Pierre Daure affirme sa conviction de la victoire des Alliés et René Musset est déporté pour anglophilie. Mais ce sont des exceptions dans un milieu plutôt favorable aux idées de Pétain. A l’automne 1942, Michel de Boüard s’engage aux côtés de la Résistance communiste. Il recrute en médecine et en lettres ; il rencontre des militants étrangers à son propre univers social et culturel, des cheminots, des employés (comme Gisèle Guillemot). Son action va au-delà de sa place dans l’organigramme, il participe à la presse clandestine (aucun exemplaire du journal clandestin n’a été conservé), il agit en homme d’action. Il est arrêté le 10 décembre 1943, transféré à Compiègne, déporté dans la Sarre puis à Mauthausen. Il retrouve la liberté en avril 1945. http://www.memoresist.org/spip.php?page=oublionspas_detail&id=292 A son retour de déportation,
il ouvre de très nombreux chantiers : une relecture des grands
textes de l'histoire régionale (Wace), une archéologie médiévale
en relation avec des chercheurs étrangers, attentive aux apports
des préhistoriens, à la pratique de l'archéométrie
(appui sur les méthodes issues des sciences exactes, physico-chimiques
notamment). En 1955, il créé le Centre de Recherches Archéologiques
Médiévales (CRAM), puis met en place un colloque international
de Castellologie à Château-Gaillard (1962). En 1975, il édite
un manuel d'archéologie médiévale. Il a été
le premier directeur du CRA (Centre de Recherche Archéologique)
de Valbonne, une unité du CNRS qu'il a contribué à
créer.
« On ne naît pas Michel
de Boüard, on le devient »
Il se passionne en même temps pour l’ethnographie (en liaison avec GH Rivière). Il fonde la revue " Annales de Normandie " en janvier 1951. Les suppléments de la revue assurent la liaison avec les instituteurs, aussi bien pour la collecte des traces d’une société en voie de disparition que pour l’intégration de ces études dans l’enseignement. Le Musée de Normandie s’installe en 1963 dans le Logis des Gouverneurs, au château de Caen. Son rôle de professeur et de Doyen a été évoqué, tout comme sa place dans une cité à reconstruire. Ce résistant et déporté
avait une très haute ambition pour l’histoire de la déportation
(cf son article de 1954 dans la Revue d’histoire de la seconde guerre
mondiale). Plusieurs faits (dont la non-publication de l’enquête
sur la déportation) l’amènent à prendre une double
distance, à l’égard de ses amis déportés et
de leurs amicales, à l’égard du Comité d'histoire
de la 2 GM.
En résumé, plusieurs paradoxes : - Un fervent catholique
recruté par la résistance communiste à l’automne 1942
Parmi les questions débattues
ce vendredi :
- Le musée de Normandie,
les Annales lui doivent beaucoup.
- Les débats autour de
l’histoire de la déportation sont toujours très vifs et très
sensibles.
Le programme du 23 octobre 2009 9 h: Ouverture par Mme Josette Travert, présidente de l'U de Caen Basse-Normandie. 9 h30 : Un jeune historien dans les années trente: de Rome au Caire, les enjeux des débuts de la carrière (Bertrand Hamelin, doctorant, U de Caen) 9 h 50 : Le fils indigne ? (Olivier Dumoulin, professeur d’histoire contemporaine, U de Caen) 10 h 10 : La trajectoire politique et religieuse de Michel de Boüard avant son entrée en Résistance (Bertrand Hamelin) Discussion Historien en Normandie
L’archéologue
La Seconde Guerre Mondiale
Un homme dans la cité
après 1945 (témoignages)
Conclusions : Comment peut-on être Michel de Boüard ? La table ronde sera suivie de la visite à
l'Aula Magna
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