La doctrine fasciste : l'Etat totalitaire

C'est dans une opposition fondamentale avec la démocratie, le libéralisme et le socialisme que se définit la conception fasciste de l'État totalitaire exposée ici par Mussolini.

Le fascisme nie que le nombre, parle seul lait d'être nombre, puisse diriger les sociétés humaines : il nie que ce nombre puisse gouverner grâce à une consultation périodique. Il affirme l'inégalité ineffaçable, féconde, bienfaisante des hommes, qu'il n'est pas possible de niveler grâce à un fait mécanique et extérieur comme le suffrage universel.

On peut définir les régimes démocratiques comme ceux qui donnent au Peuple, de temps en temps, l'illusion de la souveraineté La souveraineté effective y repose sur d'autres forces parfois irresponsables et secrètes. La démocratie est un régime sans roi, mais qui le remplace par de nombreux rois, parfois plus exclusifs, plus tyranniques, plus ruineux qu'un roi-tyran .

Le fascisme repousse dans la démocratie l'absurde mensonge conventionnel de l'égalité politique, l'habitude de l'irresponsabilité collective, le mythe du bonheur et du progrès indéfinis. Mais, si la démocratie peut être comprise différemment, si elle signifie ne pas refouler le peuple en marge de l'État, le fascisme a pu être défini par celui qui écrit ces lignes comme une "démocratie organisée, centralisée, autoritaire ".

Mussolini La Docirine du fascisme,1930

Bordas, Histoire 1914-1945, ed 1980, p 154