France - 1936-1938
La France à tout le
monde.
Sommes-nous le dépotoir du monde ? Par toutes nos routes
d'accès, transformées en grands collecteurs, coule sur
nos terres une tourbe de plus en plus grouillante, de plus en plus
fétide. C'est l'immense flot de la crasse napolitaine, de la
guenille levantine, des tristes puanteurs slaves, de l'affreuse
misère andalouse, de la semence d'Abraham et du bitume de
Judée ; c'est tout ce que recrachent les vieilles terres de
plaies et de fléaux.
Doctrinaires crépus, conspirateurs furtifs, régicides au
teint verdâtre, pollacks mités, gratin de ghettos,
contrebandiers d'armes, pistoleros en détresse, espions,
usuriers, gangsters, marchands de femmes et de cocaïne, ils
accourent précédés de leur odeur, escortés
de leurs punaises.
Tandis que ceux-ci assomment nos ouvriers dont ils volent le pain,
ceux-là ne cessent d’insulter à notre patriotisme,
dans nos propres journaux.
Henri Béraud, Gringoire,
7 août 1936.
« II y a en France trois millions et demi d'étrangers,
dont la plupart sont venus comme réfugiés antifascistes.
Nous avons vu ces messieurs très belliqueux défiler en
montrant le poing et en criant des injures contre Hitler. Une occasion
véritablement exceptionnelle va peut-être se
présenter à eux de combattre ce fascisme abhorré
par les moyens les plus directs, Nous comptons, bien entendu, que ces
messieurs en ski, en vitch, en o, en of et en ez vont en profiter. Le
premier soldat tué en 1914 a été le caporal
Peugeot. Nous comptons que le premier soldat tué au front de
1938 sera un Rabinovitch ou un Rosenfeld ».
Pierre Gaxotte, Je suis partout,
16 septembre 1938.
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