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Ceci est un fichier de travail. Plusieurs démarches sont en cours, pour obtenir la mise en ligne d'un dossier sur un site institutionnel. A suivre... La Table Claudienne au Musée Gallo-Romain - Lyon Fourvière
Voir également la photographie par Emmanuel Maugard pour le site Cliophoto
Table Claudienne, détail sur le site des Musées Gallo-Romains
" La Table claudienne reproduit dans le bronze un discours que l’empereur Claude, né à Lyon, prononça en l’an 48 devant le Sénat de Rome. Les notables des Trois Gaules réclamant des droits égaux à ceux des citoyens romains, Claude intervint en leur faveur devant l’aristocratie romaine jalouse de ses privilèges.. La Table a été découverte en 1528, sur les pentes de la colline de la Croix-Rousse, ce qui constitue un argument fort pour localiser le sanctuaire dans ce secteur. On imagine en effet que le discours prononcé par Claude en faveur des Gaulois avait été affiché là où se réunissait l’assemblée fédérale ". Musée Gallo-Romain de Lyon - Musée Gallo-Romain, ressources (pdf) Musée Gallo-Romain " Retrouvés à Lyon dans le quartier de la Croix-Rousse en 1528, les deux morceaux conservés faisaient partie d'une plaque de bronze originellement brisée en quatre morceaux. La table est une plaque de bronze de 193 cm de large, de 139 cm de haut pour ce qui subsiste, épaisse de 8 mm. Le texte est gravé en deux colonnes, une sur chaque fragment, d’une quarantaine de lignes. Il manque les premières lignes du titre et du début du texte, et le haut de la seconde colonne ". Wikipedia Wikipedia en anglais : Lyon Tablet : Sur le site des Musées
Gallo-Romains, voir la présentation de Lyon, ville romaine,
et Maquette de Lyon romaine (source MGR Lyon) Le sanctuaire
confédéral des
Trois Gaules (source MGR Lyon)
En vidéo, une étude
approfondie
menée en 2008 (9 mn) : Texte latin : version Wikisource - http://www.latraboule.net/ Le texte latin (source Lettres Lyon) colonne 1 Equidem primant omnium illam cogitationem hominum, quam maxime primam occursuram mihi prouideo, deprecor, ne quasi nouam istam rem introduci exhorrescatis, sed illa potius cogitetis, quam multa in hac ciuitate nouata sint, et quidem statim ab origine urbis nostrae, in quod formas statusque res p[ublica] nostra diducta sit. Quondam reges hanc tenuere urbem, nec tamen domesticis successoribus eam tradere contigit. Superuenere alieni et quidam externi, ut Numa Romulo successerit ex Sabinis ueniens, uicinus quidem, sed tunc externus ; ut Anco Marcio Priscus Tarquinius. [Is] propter temeratum sanguinem, quod patre Demaratho C[o]rinthio natus erat et Tarquiniensi matre generosa, sed inopi, ut quae tali marito necesse habuerit succumbere, cum domi repelleretur a gerendis honoribus, postquam Romam migrauit, regnum adeptus est. Huic quoque et filio nepotiue eius, nam et hoc inter auctores discrepat, insertus Seruius Tullius, si nostros sequimur, captiua natus Ocresia ; si Tuscos, Caeli quondam Viuennae sodalis fidelissimus omnisque eius casus comes, postquam uaria fortuna exactus cum omnibus reliquis Caeliani exercitus Etruria excessit, montem Caelium occupauit et a duce suo Caelio ita appellitauit, mutato que nomine, nam Tusce Mastarna ei nomen erat, ita appellatus est, ut dixi, et regnum summa cum rei p[ublicae] utilitate optinuit. Deinde, postquam Tarquini Superbi mores inuisi ciuitati nostrae esse coeperunt, qua ipsius qua filiorum ei[us], nempe pertaesum est mentes regni, et ad consules, annos magistratus, administratio rei p[ublicae] translata est. Quid nunc commemorem
dictaturae
hoc ipso consulari imperium ualentius, repertum apud maiores nostros,
quo
in a[s]perioribus bellis aut in ciuili motu difficiliore uterentur ?
aut
in auxilium plebis creatos tribunos plebei ? Quid a consulibus ad
decemuiros
translatum imperium, solutoque postea decemuirali regno ad consules
rursus
reditum ? Quid in [pl]uris distributum consulare imperium tribunosque
mil[itu]m
consulari imperio appellatos, qui seni et saepe octoni crearentur ?
Quid
communicatos postremo cum plebe honores, non imperi solum, sed
sacerdotiorum
quoque ? Iam si narrem bella, a quibus coeperint maiores nostri, et quo
processerimus, uereor, ne nimio insolentior esse uidear et quaesisse
iactationem
gloriae prolati imperi ultra Oceanum. Sed illoc potius reuertar.
Ciuitatem colonne 2 Ornatissima ecce colonia ualentissimaque Viennensium quam longo iam tempore senatores huic curiae confert ! Ex qua colonia inter paucos equestris ordinis ornamentum, L. Vestinum, familiarissime diligo et hodieque in rebus meis detineo ; cuius liberi fruantur, quaeso, primo sacerdotiorum gradu, postmodo cum annis promoturi dignitatis suae incrementa. Vt dirum nomen latronis taceam, et odi illud palaestricum prodigium, quod ante in domum consulatum intulit, quam colonia sua solidum ciuitatis Romanae beneficium consecuta est. Idem de fratre eius possum dicere, miserabili quidem indignissimoque hoc casu, ut uobis utilis senator esse non possit. Tempus est iam, Ti. Caesar Germanice, detegere te patribus conscriptis, quo tendat oratio tua : iam enim ad extremos fines Galliae Narbonensis uenisti. Tot ecce insignes iuuenes, quot intueor, non magis sunt paenitendi senatores, quam paenitet Persicum, nobilissimum uirum, amicum meum, inter imagines maiorum suo rum Allobrogici nomen legere. Quod si haec ita esse consentitis, quid ultra desideraris, quam ut uobis digito demonstrem solum ipsum ultra fines prouinciae Narbonensis iam uobis senatores mittere, quando ex Luguduno habere nos nostri ordinis uiros non paenitet ? Timide quidem, p[atres] c[onscripti] egressus adsuetos familiaresque uobis prouinciarum terminos sum ; sed destricte iam Comatae Galliae causa agenda est. In qua si quis hoc intuetur, quod bello per decem annos exercuerunt Diuom lulium, idem opponat centum annorum immobilem fidem obsequiumque multis trepidis rebus nostris plusquam expertum. Illi patri meo Druso Germaniam subigenti tutam quiete sua securamque a tergo pacem praestiterunt, et quidem cum ab census nouo tum opere et inadsueto Gallis ad bellum auocatus esset. Quod opus quam arduum sit nobis, nunc cum maxime, quamuis nihil ultra, quam ut publice notae sint facultates nostrae, exquiratur, nimis magno experimento cognoscimus. - La traduction de Philippe Fabia fait toujours référence auprès des spécialistes. L'ancien site académique Lettres
de Lyon
en comportait une
version à consulter en pdf Traduction Fabia - Petit sur le site
The Roman
Law Library - Grenoble - Une traduction
"révisée" faite
en 2005 par François
Bérard - L'article de Wikipedia
comporte une "traduction possible" ;
Texte établi par
Philippe
Fabia, La Table Claudienne. Lyon, 1929 Jean-Pierre Brethes -
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les langues anciennes au collège VERSION FRANCAISE PROPOSEE Certes je vois déjà que tout le monde va avoir cette pensée et me l’objecter d’abord ; aussi, je vous supplie de ne pas vous scandaliser de cette proposition comme si elle était révolutionnaire, mais de penser plutôt au nombre d’institutions qui ont été réformées dans notre cité - et ceci dès les débuts de notre Ville – ainsi qu’aux configurations et aux constitutions par lesquelles on a fait passer notre Etat. Autrefois les rois contrôlèrent notre Ville, sans qu’il leur fût possible pour autant de la transmettre à des héritiers de leur Maison. Vinrent alors des étrangers , parfois des immigrés ; ainsi, Numa a succédé à Romulus, il venait de chez les Sabins, donc un voisin certes, mais, à cette époque, un immigré ; ainsi à Ancus Marcius a succédé Tarquin l’Ancien. Celui-ci était de sang mêlé, parce qu’il avait pour père un Corinthien, Démarathus et pour mère une dame de Tarquinies, noble mais ruinée, si bien qu’elle avait dû se donner à un tel mari ; c’est pourquoi leur fils était en son pays exclu de toute carrière politique ; c’est après qu’il eut migré à Rome qu’il obtint le trône. Entre celui-ci et son fils ou petit-fils – car ceci aussi fait l’objet de divergences entre les sources, s’inséra Servius Tullius, fils de la captive Ocrésia, si nous suivons les sources romaines ; si nous suivons les sources étrusques, il fut autrefois l’affidé très fidèle de Vivenna et le compagnon de toute son aventure . Chassé par les caprices de la fortune, il quitta l’Etrurie avec tous les débris de l’armée de Caelius, puis il occupa la colline qu’il ne cessa d’appeler " Caelius ", du nom de son chef. Lui-même, par un changement de nom – car son nom ,en étrusque, était Mastarna, il se fit appeler comme nous l’avons dit plus haut, et il obtint le trône , pour le plus grand bien de l’Etat. Ensuite, quand le comportement de Tarquin le Superbe commença à être odieux à notre cité, tant le sien que celui de ses fils, tout naturellement, le dégoût pour la royauté submergea les esprits, et c’est aux consuls, magistrats élus pour un an que l’administration de l’Etat fut transférée. Ai-je besoin maintenant de rappeler le pouvoir de la dictature, plus fort même que celui des consuls, que l’on trouve chez nos aïeux , pour servir dans les guerres exceptionnellement dures ou un trouble social exceptionnellement difficile ? ou bien encore la création des tribuns de la plèbe, comme recours pour la plèbe ? Ai-je besoin de rappeler le transfert du pouvoir exécutif des consuls aux décemvirs, et, après la dissolution de la royauté décemvirale, son retour aux consuls, par le mouvement inverse ? Ai-je besoin de rappeler le partage du pouvoir consulaire entre un plus grand nombre de magistrats , appelés " tribuns des soldats à pouvoir consulaire ", qui étaient nommés par six et souvent par huit ? Ai-je besoin de rappeler la participation de la plèbe, enfin, non seulement aux charges publiques mais aussi aux sacerdoces ? Maintenant, si je racontais les guerres par lesquelles nos aïeux ont commencé, et jusqu’à quel point nous avons progressé, je paraîtrais, je le crains, bien trop orgueilleux et désireux d’étaler la gloire de l’Empire dont les frontières ont été jetées par delà l’Océan. Mais revenons plutôt à notre sujet. La cité… peut. Certes on introduisit un usage nouveau : tant le divin Auguste, mon grand-oncle maternel, que mon oncle paternel Tibère César voulurent que siégeât dans notre Curie l’élite des colonies et des municipes, où qu’ils fussent, assurément une élite d’hommes de valeur et fortunés. Comment donc ? un sénateur d’Italie n’est donc pas préférable à un sénateur venu d’une province ? Dans un instant, quand je commencerai à défendre cette partie de mon action de censeur, je vous montrerai concrètement mon sentiment à ce sujet. Mais je ne crois pas qu’il faille rejeter, même s’ils viennent d’une province, des hommes qui pourraient faire honneur à la Curie. Voici la très honorable et très puissante colonie des Viennois : qu’il y a déjà longtemps qu’elle fournit des sénateurs à notre Curie ! C’est de cette colonie que vient un homme qui honore, comme peu le font, l’ordre équestre : L.Vestinus. Je l’aime comme l’être le plus cher de ma maison et , en ce moment même, je le garde au soin de mes affaires. Que ses enfants bénéficient, je le demande, du premier grade dans les sacerdoces, ce qui les destinera, par la suite , à progresser dans cette dignité . Laissez-moi taire le nom funeste d’un brigand , car je le hais, ce prodige de palestre, qui a amené le consulat dans sa Maison, avant que sa cité eût obtenu le bénéfice complet de la citoyenneté romaine. Je peux en dire de même de son frère, qui, lui, est à plaindre et ne mérite pas du tout ce sort : il ne peut vous rendre service comme sénateur. Il est temps maintenant, Tibère César Germanicus, de dévoiler aux Pères Conscrits où veut en venir ton discours : maintenant, en effet, tu es parvenu aux confins extrêmes de la Gaule Narbonnaise. Voici ces insignes jeunes hommes, aussi nombreux que mon regard peut les embrasser : nous n’avons pas plus à regretter de les voir sénateurs que de voir Persicus, un homme de haut lignage, mon ami, lire , parmi les imagines de ses aïeux , le nom d’Allobrogique. Et si vous admettez qu’il en est ainsi, qu’attendez-vous de plus ? que je vous je vous montre du doigt les sénateurs que le territoire même d’au-delà la Narbonnaise vous envoie déjà : aujourd’hui, nous n’avons pas à regretter d’avoir au sein de notre ordre sénatorial des hommes venus de Lyon ? Certes, c’est à petits pas, Pères Conscrits, que j’ai franchi les limites habituelles et familières des provinces ; mais il me faut maintenant plaider ouvertement la cause de la Gaule Chevelue. En ce qui la concerne, celui qui veut faire observer que , pendant une guerre de dix ans , elle a mis à l’épreuve le Divin Iulius, celui-là doit aussi mettre en balance sa fidélité immuable de cent ans et son obéissance plus qu’éprouvée à travers tant de crises alarmantes pour nos intérêts. Quand mon père Drusus soumettait la Germanie, ce sont eux qui lui assurèrent, sur ses arrières, la sécurité d’une paix garantie par leur tranquillité, et cela, alors même que la guerre l’avait appelé à interrompre le recensement, procédure alors nouvelle et inhabituelle pour des Gaulois. Et cette procédure, nous n’en savons que trop maintenant, par expérience, combien elle est ardue pour nous, alors qui ne cherchons à obtenir rien de plus que la connaissance officielle de nos ressources… Etude du texte * Le relevé des marques de personne ( te tua meum suorum uobis uobis nostri uobis ) amène les conclusions suivantes : l’orateur se parle à lui-même comme pour se " donner courage ", puis il s’adresse aux sénateurs en se présentant tantôt comme distinct d’eux (moi, l’empereur) , tantôt comme l’un des leurs. Il parle pour les sénateurs (en apparence) , dont il cherche l’intérêt. * Le relevé des groupes à l’accusatif permet d’identifier l’objet du discours : les étrangers gaulois . * L’argument est simple : après l’évocation de Vestinus de Vienne, on entre (de quelques milles) dans la Gaule Chevelue [sur le plan juridique, ce n’est plus du tout le même cas] : un exemple renvoie au passé mythique d’une grande famille (les imagines de Persicus), puis, du doigt , dans la salle , Claude montre que la mesure est déjà effective et n’a rien de révolutionnaire. Enfin il ne reste qu’à élargir à toute la Gaule. En fait, ce n’est qu’une régularisation officielle d’un fait avéré, l’égalité des Gaulois et des Italiens (il ne s’agit que des élites),.et la fin d’une exclusion juridique purement théorique. TABLE CLAUDIENNE C'est en 1528, à Lyon, sur les pentes de la Croix-Rousse, que l'on découvrit deux fragments de la Table Claudienne : un drapier les trouva dans sa vigne, située sur l'emplacement du sanctuaire fédéral des Trois Gaules où elles étaient exposées sur un piédestal ; rehaussant peut-être une statue équestre de l'empereur Claude. Il semble que la table ait été cassée en quatre dès l'Antiquité et les deux morceaux de la partie supérieure refondus. Le texte, dont un résumé figure dans Tacite, est celui du discours de l'Empereur Claude, prononcé en 48 devant le Sénat romain pour demander l'accès des chefs des nations gauloises aux magistratures romaines. La requête ayant été adoptée, les Gaulois décidèrent de graver le discours impérial pour l'afficher en un lieu mémorable. Seule la moitié inférieure de ce discours a été retrouvée. C'est une des plus belles inscriptions sur bronze que nous ait livrée l'Antiquité ( Cf. J. Carcopino, " La table Claudienne de Lyon ", in JS, 1930, pp. 69-81 et 116-128 ; Ph. Fabia, " Claude et Lyon ", in Revue d'histoire de Lyon, 1908, pp. 5-20 et La table Claudienne de Lyon, Audin, Lyon, 1929, 167 p. ). Première Partie, colonne 1
- ...soit utile à notre intérêt général... Pour moi, la première de toutes, cette considération que, tout à fait la première, je prévois qu'on m'opposera, je vous prie de l'écarter, de n'appréhender point comme une nouveauté l'introduction de la chose dont il s'agit, mais de considérer plutôt ceci, combien nombreuses dans cette cité furent les innovations, et dès l'origine même de notre ville, par combien de formes et d'états notre république passa successivement. Jadis des rois possédèrent cette ville, et cependant il ne leur fut pas donné de la transmettre à des successeurs de leur maison. Ceux qui survinrent à leur place étaient d'une autre famille, et certains d'un autre pays, de sorte qu'à Romulus succéda Numa, venant de chez les Sabins, un voisin sans doute, mais alors d'un autre pays ; de même à Ancus Marcius, Tarquin l'Ancien. Celui-ci, comme par l'impureté de son sang vu qu'il avait pour père le Corinthien Démarathus et pour mère une femme de Tarquinies, noble, mais pauvre, puisqu'elle fut obligée de subir un tel mari -, il était exclu chez lui de la gestion des honneurs, après qu'il eut émigré à Rome, y obtint la royauté. Entre lui aussi et son fils ou petit-fils, car sur ce point encore les auteurs sont en désaccord, s'intercala Servius Tullius, si nous suivons les nôtres, né de la captive Ocrésia. Si nous suivons les Toscans, jadis camarade très fidèle de Caelius Vivenna et compagnon de toute son aventure, après que, chassé par les vicissitudes de la fortune, avec tous les débris de l'armée de Caelius il eut quitté l'Étrurie, il occupa le mont Caelius, et de son chef Caelius il l'appela ainsi ; et ayant changé de nom, car en Toscan il avait nom Mastarna, il fut appelé comme je l'ai dit, et il exerça la royauté pour le plus grand bien de la république. Ensuite, après que le caractère de Tarquin le Superbe devint odieux à notre cité, tant le sien que celui de ses fils, apparemment les esprits se dégoûtèrent de la royauté, et à des consuls, magistrats annuels, le gouvernement de la république fut transféré. Pourquoi maintenant rappellerais-je le
pouvoir
de la dictature, plus puissant que ce pouvoir consulaire
lui-même,
imaginé chez nos ancêtres afin d'en user dans les guerres
plus dures ou les troubles civils plus difficiles ? ou bien les tribuns
de la plèbe, créés pour venir en aide à
cette
plèbe ? Pourquoi, le pouvoir transféré des consuls
aux décemvirs, et plus tard, la royauté
décemvirale
abolie, de nouveau le retour aux consuls ? Pourquoi, le pouvoir
consulaire
distribué entre plusieurs magistrats, qui, appelés
tribuns
des soldats à pouvoir consulaire, étaient
créés
par sixaines et souvent par huitaines ? Pourquoi, la participation
finale
de la plèbe aux honneurs, non du pouvoir seulement, mais des
sacerdoces
aussi ? A présent, si je racontais les guerres par lesquelles
ont
commencé nos ancêtres, et jusqu'à quel point nous
avons
progressé, je semblerais, je le crains, être orgueilleux
plus
qu'à l'excès et avoir cherché l'occasion
d'étaler
la gloire d'une extension de l'Empire par delà l'Océan.
Mais
plutôt je reviendrai à mon propos. La cité...
Deuxième partie Lignes 41
à 78
, " ... Assurément c'était un usage nouveau, quand et mon grand oncle maternel, le Divin Auguste, et mon oncle paternel, Tibère César, voulurent que toute la fleur des colonies et des municipes, où que ces villes fussent situées, c'est-à-dire la fleur de leurs hommes honnêtes et riches, fût dans cette curie. Quoi donc ? un Italien, comme sénateur, n'est-il pas préférable à un provincial ? Bientôt, lorsque j'en serai à vous faire approuver cette partie de ma censure, mon opinion à ce sujet, je la montrerai par des faits. Mais, les provinciaux eux-mêmes, pourvu qu'ils puissent honorer la curie, je ne pense pas qu'il faille les rejeter. Voici la très honorable et très puissante colonie des Viennois : combien longtemps il y a déjà qu'elle fournit des sénateurs à cette curie ! De cette colonie est Lucius Vestinus, qui honore, comme peu d'autres le font, l'ordre équestre ; je l'aime d'une affection très intime et le tiens employé aujourd'hui même au soin de mes affaires. Que ses enfants, je vous en prie, jouissent du premier degré des sacerdoces, afin que plus tard, avec les années, ils avancent l'accroissement de leur dignité. Je veux taire le nom sinistre du brigand, et je le hais, ce prodige de palestre, qui apporta le consulat dans sa maison, avant que sa colonie n'eût acquis le bénéfice intégral de la cité romaine. Autant puis-je en dire de son frère, qui est à plaindre certes et ne méritait nullement ce malheur, de ne pouvoir vous être utile comme sénateur. Il est temps maintenant, Tibère César Germanicus, que tu découvres aux pères conscrits quel est le but de ton discours ; car tu es maintenant parvenu aux extrêmes confins de la Gaule Narbonnaise. Tous ces distingués jeunes hommes
que voici
devant mes yeux, nous n'avons pas plus à regretter qu'ils soient
sénateurs que nous ne regrettons que mon ami Persicus, de
très
ancienne noblesse, lise parmi ses portraits d'ancêtres le nom
d'Allobrogique.
Et si vous êtes d'accord avec moi qu'il en est ainsi, que
désirez-vous
en outre, sinon que je vous montre du doigt que le sol lui-même
au
delà des confins de la province Narbonnaise vous envoie
déjà
des sénateurs, puisque de Lyon nous ne regrettons pas d'avoir
des
hommes de notre ordre. Timidement certes, pères conscrits, j'ai
dépassé les bornes provinciales qui vous sont
accoutumées
et familières ; mais ouvertement, à présent, il
faut
plaider la cause de la Gaule Chevelue. Si l'on y envisage ceci, que,
par
la guerre, pendant dix ans, ils ont donné du mal au Dieu Julius,
qu'on mette aussi par contre en balance une fidélité
immuable
de cent ans et une obéissance plus qu'éprouvée
dans
maintes conjonctures critiques pour nous. Grâce à eux, mon
père Drusus soumettant la Germanie eut derrière lui,
garantie
par leur calme, la sécurité de la paix ; et cela, bien
que
du recensement, opération nouvelle alors et insolite pour les
Gaulois,
cette guerre l'eût obligé à se détourner.
Une
telle opération, combien elle est ardue pour nous, tout juste
maintenant,
quoique l'enquête n'ait d'autre objet que la constatation
officielle
de nos ressources, à l'épreuve nous l'apprenons trop
bien.
" Deuxième partie, Lignes 41 à 78 selon Paul Petit, Le Premier siècle de notre ère, Paris, 1968, p. 151 " Certes, ce fut une initiative hardie
que prirent
mon grand-oncle maternel, le divin Auguste, et mon oncle Tibère
César, lorsqu'ils voulurent que toute la fleur des colonies et
des
municipes, de n'importe quelle région, s'agissant bien entendu
de
personnalités honorables et riches, puisse entrer dans cette
curie.
Eh quoi ? Un sénateur italien ne doit donc pas être
préféré
à un provincial ? J'aurai bientôt, quand j'en viendrai
à
vous faire approuver cette partie de ma censure, à vous exprimer
sur ce point mon avis. Mais je ne crois pas qu'il faille repousser les
provinciaux, pourvu qu'ils puissent faire honneur à la curie.
Voyez
cette très distinguée et très puissante colonie
des
Viennois, qui depuis longtemps déjà fournit des
sénateurs
à cette curie ! C'est de cette colonie que sort Lucius Vestinus,
qui honore plus que beaucoup l'ordre équestre, que j'aime d'une
très proche affection et que je retiens actuellement dans mes
services.
Puissent, je vous prie, ses enfants accéder au premier
degré
des sacerdoces, afin de parvenir plus tard, avec les années,
à
l'élévation de leur dignité ... C'est maintenant,
Tibère César Germanicus, de révéler aux
Pères
conscrits le but de ton discours, car tu es déjà parvenu
aux limites extrêmes de la Gaule narbonnaise. Voyez tous ces
brillants
jeunes gens, qui sont devant mes yeux ! Il n'y a pas plus de raison de
regretter de les voir sénateurs, que de regretter de voir
Persicus,
de très grande noblesse et mon ami, lire parmi les portraits de
ses ancêtres le nom d'Allobrogique. Et si vous approuvez qu'il en
soit ainsi, que désirez-vous d'autre, sinon que je vous montre
du
doigt que le sol même qui se trouve au-delà de la
Narbonnaise
vous envoie déjà des sénateurs, puisque nous avons
dès maintenant dans notre ordre des personnalités de
Lyon,
dont nous n'avons pas à regretter la présence ?
Timidement,
certes, Pères conscrits, j'ai dépassé les bornes
provinciales
qui vous sont accoutumées et familières, mais c'est
ouvertement
que doit être plaidée maintenant la cause de la Gaule
chevelue.
Et si on considère que ses habitants ont fait pendant dix ans la
guerre au divin Jules, il faut aussi mettre en regard les cent
années
d'immuable fidélité et d'obéissance plus
qu'éprouvée,
en de nombreuses circonstances critiques pour nous. Lorsque mon
père
Drusus soumettait la Germanie, ils lui ont assuré une paix
garantie
par leur calme et leur sécurité sur ses arrières,
et cela au moment même où la guerre le détournait
du
recensement, opération alors nouvelle et insolite pour les
Gaulois
... " - En anglais, sur le site des latinistes
de l’Ohio
State University Confronter le discours gravé avec la transcription par Tacite Tacite, Lyon, Lettres : Tacite : Agricola - Histoires -
Annales
XI, 23-24 "Mes ancêtres,
dont le plus
ancien, Clausus, né parmi les Sabins, reçut tout à
la fois et le droit de cité romaine et le titre de patricien,
semblent
m'exhorter à suivre la même politique" SAGE P. La Table
claudienne et le
style de l’Empereur Claude: essai de réhabilitation
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La Table Claudienne dans les manuels 2010
- Les documents
retenus http://clioweb.free.fr/dossiers/ancienne/table-manuels.htm
Les spécimens numériques 2010 en histoire et géographie, page Educnet DL 2010 |
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